Maurice André

Maurice André

Maurice André est né le 21 mai 1933 à Rochebelle, faubourg jadis minier de la ville d’Alès, dans le Gard. C’est au cœur des Mines que Maurice André grandit et commence à connaître la trompette car son père en joue dans l’Harmonie des Mines et la Fanfare d’Alès.

Maurice André fera ses premières armes avec le cornet, instrument pour lequel il reconnaîtra les aspect très formateur. Les progrès du jeune Maurice sont fulgurants. Il commence à se produire aux côtés de son père et c’est M. Barthélémy Alésien et professeur au Conservatoire de Nîmes qui dirigera le jeune Maurice André dans ses premières études musicales.

C’est la musique qui le passionne, avant toutes choses, Maurice André doit cependant travailler à la Mine. Malgré un travail épuisant, il continue à progresser et n’abandonne pas son instrument. Un grave accident qui faillit lui coûter la vie l’oblige à s’arrêter de travailler…mais son cornet, lui, ne le quitte pas.

 

Le jeune Maurice André se souvient : « Quelle que soit l’heure où je m’étais couché pour jouer dans un bal, je le faisais le lendemain, dès huit heures, mes trois heures de trompette. » La chance de sa vie sera de pouvoir s’engager dans l’armée. Le 8ème  régiment de transmissions recrute des musiciens. Maurice André a 18 ans et il est désormais à Paris.

Le trompettiste entre au Conservatoire de la rue de Madrid dans la classe de Raymond Sabarich.

Ce dernier est un maître dur, juste et grand technicien. Maurice André déclarait :

« Raymond Sabarich fait partie, avec mon père et mon professeur Alésien Léon Barthélémy, des trois fusées porteuses qui m’ont hissé au sommet. »

C’est Léon Sabarich qui oblige Maurice à abandonner sa chère trompette Aubertin pour une Selmer en Ut. A 19 ans, Maurice André obtient le premier prix d’honneur de cornet à pistons. En 1953, il obtient le premier prix de trompette. Sa carrière est lancée. Ce premier prix amorce une ascension irrésistible qui ne s’arrêtera plus.

En septembre 1953 Maurice est trompette solo des Concerts Lamoureux, cependant, il joue beaucoup et partout (Cirque Medrano, Théâtre Mogador, Night-Club). Il est ensuite engagé à l’Orchestre philharmonique de la radiodiffusion française.

En 1954 il remporte le premier prix du Concours international d’interprétation musicale de Genève. Il va, dès lors, entreprendre une carrière de soliste et faire redécouvrir au plus large public un répertoire inouï pour l’époque. En effet, c’est lui qui conférera ses lettres de noblesse à la trompette (piccolo, entre autres), jusque-là reléguée dans des fonctions subalternes. Par son travail, sa curiosité insatiable, son génie interprétatif, Maurice André anoblit la trompette.

A 30 ans, alors qu’on l’avait sollicité pour faire partie du jury du Concours international de Munich (ARD), Maurice André sur le conseil de Roger Delmotte force le destin et s’inscrit à ce même concours… comme candidat. Et il remporte le premier prix. Maurice André est entré dans la légende et n’en sortira plus.

Il enchaîne concerts après concerts et rejoint le grand Adolf Scherbaum dans l’interprétation redoutable du 2ème Brandebourgeois de Johann Sebastian Bach. Ce morceau deviendra son signe de reconnaissance avec la Badinerie de la Suite en Si mineur. Il rencontre les plus grands : Richter, Karajan, Münchinger… Toujours avec simplicité et modestie. Certaines de ces années, le grand trompettiste aura donné jusqu’à 250 concerts.

Des élèves de Maurice, on retiendra notamment : Guy Touvron, Bernard Soustrot, Thierry Caens, Jacques Jarmasson et Eric Aubier…

En 1980, l’émission de Jacques Chancel (le grand échiquier) ouvre ses portes à Maurice André et un très large et jeune public découvre le Maître dans toute la perfection de son art. Le succès de cette émissions poussera Chancel à renouveler l’expérience, 8 années plus tard. Maurice André acquiert véritablement la célébrité. Succédant à son maître, Maurice André est nommé professeur au Conservatoire de Paris de 1967 à 1978, formant une nouvelle génération de trompettistes parmi laquelle se distinguent Guy Touvron, Eric Aubier, Bernard Soustrol et son fils Lionel. En 1979, la ville de Paris crée, à son initiative, le Concours de trompette Maurice André.

A partir du début des années 90, le grand artiste quitte Paris pour le calme du pays Basque. Il vit entre l’océan et la montagne, dans cette simplicité qui lui est propre et peut s’adonner à sa passion pour la sculpture sur bois. Ses enfants, Béatrice (Hautbois) et Nicolas (Trompette), se sont joints à lui pour constituer un trio familial que l’on a pu entendre partout en Europe ; pour le plus grand bonheur des mélomanes.

Après une carrière intense menée jusqu’au début des années 1990, avec parfois près de 250 dates programmées dans une même année, Maurice André donne son dernier concert le 9 octobre 2008, à la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers…

Le virtuose de la trompette classique s’éteint dans la nuit du samedi 25 février au dimanche 26 février 2012 à Bayonne, à l’âge de 78 ans, après une carrière exceptionnelle.

Maurice André laisse derrière lui plus de deux cent cinquante enregistrements qu’il réalise sous la direction d’illustres chefs d’orchestre, tels Herbert von Karajan, Riccardo Muti, Michel Plasson, Léonard Bernstein, Karl Böhm, ou avec l’organiste française Marie-Claire Alain.

Il est récompensé à trois reprises par les Victoires de la musique classique.

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